Voyage d’étude Trans.Cité : « La transition écologique, une pédagogie de tous les instants »

19.07.2023
BD-Voyage Etude ROUEN 2023
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« La transition écologique, une pédagogie de tous les instants », tel était le thème choisi par Trans.Cité pour son voyage d’étude à Rouen les 22 et 23 juin derniers.

Ces deux journées, placées sous la présidence de Luc François, vice-président transports et mobilités de Saint-Etienne Métropole, Maire de La Grand’Croix, ont réuni aux côtés des membres de l’association, des représentants de la Métropole Rouen Normandie, des scientifiques, des chercheurs, des sociologues, des élus et des opérateurs.

A l’unanimité, ils ont insisté sur la nécessité de changer de paradigme dans l’approche des politiques publiques de mobilité et ont proposé un nouveau regard psychosociologique sur les modes de vie, indispensable préalable à toute initiative visant au changement de comportement pour réduire l’usage de la voiture et limiter l’impact environnemental de la mobilité.

La Métropole Rouen Normandie, territoire pilote pour une nouvelle donne écologique

Les témoignages des intervenants de la Métropole Rouen Normandie, les visites du réseau Astuce et du Pavillon des Transitions ont particulièrement inspiré les participants qui ont apprécié la démarche pionnière du territoire rouennais.

Cyrille Moreau, vice-président en charge des transports, des mobilités d’avenir et des modes actifs de déplacement de la Métropole Rouen. Normandie, a présenté l’ambition du travail réalisé sur l’offre avec : la gratuité du réseau le samedi, le lancement d’une vélostation avec 1200 vélos électriques, la mise en place d’une nouvelle offre TC avec +10% d’offre, de nouvelles lignes transversales et de rocades, et une mobilité décarbonée pour 2/3 du parc d’ici 2026.

La vice-présidente en charge de la transition écologique, santé, sécurité sanitaire et industrielle de la Métropole Rouen Normandie et Maire de Le Petit-Quevilly, Charlotte Goujoun a exposé le travail mené par la Métropole sur la nature de la demande des citoyens.
 
Pour mieux comprendre la demande, la Métropole mène un travail pluridisciplinaire au sein de la Direction de l’Accompagnement des Changements de la Transition Ecologique, pilotée parLudivine Perroux qui prône une approche holistique.
 
Agathe Colleony, Chargée d’études spécialisée en sciences comportementales au sein de cette même Direction, a présenté les méthodes déployées pour mieux comprendre les motivations des citoyens et les freins au changement (observation de terrain, enquêtes psychologiques, focus groupes ….).
 
Autres innovations du territoire rouennais : la création du premier GIEC métropolitain en France, doublé depuis 2019 d’un GIEC régional, qui apportent un socle scientifique de données. 
 
Le Pavillon des Transitions est un lieu qui incarne les démarches d’éducation et contribue à positiver le regard porté sur les actions en faveur des changements environnementaux.
 
Une panoplie d’outils pour inciter au changement de comportement
 
Les participants ont pu expérimenter ou découvrir plusieurs outils à déployer sur leurs territoires, en fonction des publics visés, pour faire changer les habitudes de déplacements et faire « bouger le Gaulois réfractaire ».
 
  • La fresque de la mobilité, outil de sensibilisation tout public
Inspirée de la Fresque du Climat, la fresque de la mobilité propose un atelier collaboratif de sensibilisation aux enjeux carbone. Elle décline des données scientifiques sans prérequis et s’adresse aux collectivités, aux entreprises, aux écoles de l’enseignement supérieur et au grand public, et permet de mieux comprendre comment adopter individuellement et collectivement une mobilité plus sobre.

Après une partie ludique sur la mobilité des personnes, elle propose une étape d’intelligence collective qui vise à identifier des leviers d’actions, en lien à une problématique de transport rencontrée dans un territoire.
  • Les incontournables réseaux sociaux pour faire évoluer l’image des transports
 
Virginie Caubet, Directrice systèmes d’informations clients de Transdev France, a rappelé que chaque génération privilégiait un réseau social en particulier, d’où la nécessité de déployer une stratégie par réseau. Au-delà d’un rôle d’information, les réseaux ont un réel potentiel pour changer l’image des transports publics, notamment via les influenceurs qui peuvent évoquer leur territoire et ses enjeux, ou encore, le métier de conducteur et de la fierté de l’exercer. Cette valorisation peut aussi faciliter les questions de recrutement.
 
  • Diversité des publics, créativité des outils

Pour les enfants du primaire

Jean-Pierre Duvéré, Vice-président délégué en charge de la mobilité de Seine-Eure Agglomération, a expliqué comment, sur le territoire de Louviers, le S’Cool Bus (une Rosalie à neuf places, soit huit enfants et un conducteur) initie les plus petits à la pratique de mobilités durables sur le trajet le plus emblématique pour eux, le parcours du domicile à l’école, qui se fait souvent en voiture.

Pour les collégiens

Pour les autonomiser dans leur pratique de la mobilité et dans le choix de leur stage de 3ème, Gaëtan Perche, Directeur Projets, prospective et innovation de Tadao, a présenté le programme « A plus dans le bus », un vrai programme éducatif qui, notamment grâce à la réalité virtuelle, les met en situation de se déplacer sur le territoire en toute autonomie.
 

Pour les actifs

Olivier le Grontec, Directeur général de la Semitan, a présenté les «Packs Mobilité»  déployés dans la Métropole nantaise et destinés aux entreprises pour inciter les salariés au report modal de leur voiture individuelle vers une approche plus multimodale. Une véritable force de frappe pédagogique dédiée pour encourager les actifs à une mobilité plus responsable et diversifiée.
 
Face à une hausse des températures qui s’avère inexorable, Luc François, a rappelé, en clôture, la nécessité de continuer, à l’instar de la Métropole Rouen Normandie, de multiplier les actions de sensibilisation et de formation des citoyens pour les convaincre de l’importance de changer d’habitudes.
 
L’approche est systémique et s’inspire d’initiatives plurielles, à l’image de celles présentées et expérimentées pendant ces deux jours. Il a insisté sur le nécessaire aspect incitatif qui, au-delà de la répétition, demande une déclinaison des messages institutionnels en une communication qui cible davantage l’individu.
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