Trans.cité : un voyage d’étude sur les nouveaux enjeux de gouvernance des mobilités

19.07.2021
discussion entre salariés dans un bus âgés avec des gilets réfléchissants
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L’association Trans.Cité a marqué la sortie du confinement par un voyage d’étude les 8 et 9 juillet derniers entre Lens et Béthune, au cœur de l’ancien bassin minier.

Laurent Duporge, président du Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle Métropole, a accueilli près de 70 élus et acteurs de la mobilité pour débattre des enjeux de gouvernance des mobilités à l’échelle des bassins de vie et d’emploi, ainsi que des nouveaux outils de gouvernance mis à disposition par la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM).

Depuis 2003, le Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle est l’établissement public en charge du réseau de transports en commun TADAO, opérant sur le territoire des agglomérations de Lens-Liévin, Hénin-Carvin et Béthune-Bruay-Artois-Lys-Romane. Bassin de mobilité avant l’heure, 7ème ressort territorial de France, cet espace de coopération et de collaboration rassemble 115 communes, 3 communautés d’agglomération et 650 000 habitants.

C’est donc sur ce territoire du Pas-de-Calais où les enjeux de mobilité sont particulièrement prégnants que Trans.Cité organise cette nouvelle édition portant sur les enjeux de gouvernance des mobilités. Urbain, péri-urbain, rural, quel que soit le territoire, il s’agit de définir la bonne échelle entre bassin de vie et bassin d’emploi pour gouverner les mobilités du quotidien, dessinées sur des périmètres d’usage, en articulant les différents niveaux et aires de compétence.

La communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette travaille pour sa part au désenclavement de la ville pour opérer sur un territoire très étendu de 1 450 km2, couvrant six communes pour 88 000 habitants. Enfin en Artois, il s’agit à la fois de gérer une multipolarité « cruciale » et la relation avec sa voisine, la Métropole Européenne de Lille (MEL).

Dans ce contexte, les syndicats mixtes, de première et seconde génération, opérant sur une échelle pertinente, sont des outils particulièrement appropriés pour l’organisation, l’accompagnement et la coordination des offres de mobilité du quotidien du territoire vécu sur lequel ils opèrent.

Plus que jamais, l’usager doit être au cœur de la gouvernance. Comme le souligne Pascal Bolo, président de Trans.Cité, « chacun doit jouir de son droit à la mobilité ». La mobilité, solidaire ou inclusive, doit permettre à tous les usagers d’avoir accès au réseau, et ce, bien au-delà du cœur de l’agglomération. « En réponse à l’étalement des territoires et à la fragmentation du travail, il existe un véritable apprentissage de la mobilité à mettre en place et des compétences à acquérir pour les 15 à 20 millions de français touchés par une forme ou une autre de précarité », souligne Éric Le Breton, sociologue, spécialiste des mobilités à l’université de Rennes 2.

L’autre levier réside dans la mise en place d’instances de coopération et de codécision, les comités des partenaires introduits par la LOM et au sein desquels les habitants du territoire, les usagers des services publics de mobilité et les entreprises, s’inviteront dans la gouvernance des mobilités. Ils pourront peser dans les décisions tout en appréhendant au plus près le poids des contraintes des acteurs de la mobilité, le tout dans un enrichissement mutuel.

Repenser la géométrie des réseaux

Retour sur l’enquête menée par BFluid sur les routines modales des Français, pilotée par Sonia Lavadinho, anthropologue et géographe urbaine, directrice de BFluid.

Proximité, individualisation, flexibilité, hybride, air libre : ce sont les cinq grandes tendances de la demande mobilitaire mi et post-Covid qui émergent de cette enquête qualitative inédite confiée à BFluid par Trans.Cité croisant les agendas, les espace-temps, les pratiques, les types de logement, la connectivité, le chaînage. Autres enseignements : il s’agit d’optimiser les réseaux par rapport à la demande et non par rapport à l’offre existante, dans une approche beaucoup plus radicale car les attentes ont évolué avec le Covid. Il faut aussi capter les occasionnels et non plus seulement les captifs. Enfin, il faut penser à la bonne échelle : créer des rocades et non plus des pénétrantes, rabattre vers les gares (et vers toutes les gares), rabattre vers les centres d’achat et créer des réseaux de ville à la campagne.

 

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